Lettre ouverte 9 ans après l’assassinat de Darío et Maxi
dimanche 26 juin 2011, par
Lettre ouverte 9 ans après l’assassinat de Darío et Maxi
Alberto Santillán (Argenpress, 23.06.11)
9 ans après l’assassinat de mon fils Darío et de Maxi, j’attends encore que la Justice, représentée par le juge fédéral Ariel Lijo et le juge instructeur Miguel Ángel Osorio, daigne poursuivre l’enquête suspendue sur les auteurs intellectuels qui donnèrent l’ordre et planifièrent la répression qui se termina par le lâche assassinat des deux jeunes combattants populaires et plus de 30 blessés.
Neuf années de lutte et de mobilisation ont permis de condamner à perpétuité l’ex commissaire Fanchiotti et l’ex caporal Acosta de la police de la province de Buenos Aires, assassins matériels de mon fils Darío et de Maxi. Mais les responsables politiques et intellectuels demeurent en liberté, protégés par l’impunité d’obscurs accords politiques et de complicités perverses.
Les responsables politiques et pénaux de l’assassinat de Darío et de Maxi sont :
L’ex président de la République Duhalde et actuel candidat aux élections à la présidence ;
L’ex gouverneur de la province de Buenos Aires Felipe Solá, député national actuel et pré candidat présidentiel du péronisme fédéral ;
Juan José Álvarez, ex Secrétaire de la sécurité de Duhalde et actuellement député national allié au kirchnérisme ;
Jorge Vanossi, ex ministre de la Justice de Duhalde et ex député national du macrisme [parti du chef de la Ville de Buenos Aires Mauricio Macri] ;
Carlos Soria, ex chef de la SIDE [contre espionnage] durante le gouvernement de Duhalde, maire actuel de Roca [banlieue de la capitale], et candidat au poste de gouverneur de la province de Río Negro pour le péronisme ;
Alfredo Atanasof, ex chef de cabinet de Duhalde et maintenant député national pour le péronisme fédéral ;
Oscar Rodríguez, ex vice chef de la SIDE, nommé par Néstor Kirchner en 2008 conseiller à l’ambassade argentine en Uruguay ;
Jorge Matzkin, ex ministre de l’Intérieur et actuellement organisateur politique du péronisme fédéral et propriétaire de médias dans la province de La Pampa ;
et Aníbal Fernández, ex secrétaire général de la présidence dans le gouvernement de Duhalde, chargé après l’assassinat de Darío y Maxi “d’occuper le terrain” et de délimiter les responsabilités du gouvernement face aux médias, et [même rôle] au poste de chef de cabinet du gouvernement de Cristina Fernández de Kirchner.
Aucune de ces personnes n’a été l’objet d’une enquête, alors qu’ils existent de nombreuses preuves de l’existence d’un plan de répression et de réunions préalables de préparation, de directives et des complicités nécessaires, un auteur idéologique et des responsables politiques de l’assassinat de Darío et de Maxi. La Justice tout comme les gouvernements successifs de Néstor Kirchner et de Cristina Fernández ont promis d’activer l’enquête et ne l’ont jamais fait*², ce qui les rend complices de l’assassinat Duhalde et de ses partisans et de ces associés.
La douleur due à l’absence mon fils et à l’impuissance de ne pas voir les auteurs intellectuels derrières les barreaux se matérialise quand j’attends que, impunément, Duhalde se porte “garant de gouvernabilité”, et dit savoir comment “pacifier et mettre de l’ordre”. Darío et Maxi ont démontré par la perte de leur vie ce que cela signifie. C’est pourquoi, et parce que nous savons que l’assassinat de Darío et de Maxi fait partie d’une douleur collective, que nous disons : Duhalde, il ne peut être que candidat pour aller en prison.