Argentine info N° 4

Argentine info N° 4

lundi 13 février 2006, par frank Mintz

Argentine info N° 4 13 Février 2006

Parution entre heddomadaire et quinzomadaire, voire vingtetunzomadaire.

Responsable : Frank, CNT 91 (aide fournie par María Esther Tello).

Objectifs : il s’agit d’aborder en Argentine et dans les pays limitrophes, Chili, Bolivie, Paraguay, Brésil et Uruguay, les luttes et les pratiques qui nous sont proches.

Données fixes économiques, sociales et politiques Actualisation 10.02.2006 à Buenos Aires

Argentine 2.761.000 km 2, 38 millions d’habitants, *20 % de chômage, 55 % de la population est sous la barre de la pauvreté, dont un fort 20% est dans l’indigence.

*les chiffres officiels indiquent 2002 : 20,8 %, 2003 : 14,5 %, 2004 : 12, 1 %, 2005 : 11 % estimation. Le 15 XII l’INDEC (= INSEE argentin) a publié une enquête du 3 ème trimestre 2005 sur 28 municipalités de tout le pays qui confirme 11 % de chômeurs, avec cette définition :

Population employée : ensemble de personnes ayant au moins un emploi, c’est-à-dire qui pour une semaine de référence a travaillé au minimum une heure (dans un cadre économique). Le critère d’une heure de travail, outre qu’il permet la comparabilité avec d’autres pays, permet de capter les multiples occupations informelles et/ou de faible intensité que la population accomplit. ” (Encuesta permanente de hogares, indicadores socioeconómicos, 28 aglomerados urbanos, p. 13)

Comme tout pays du tiers monde, la moitié et plus de la population a moins de 25 ans et se trouve majoritairement parmi les pauvres.

Premier pays d’Amérique latine pour les disparitions politiques (30.000) - génocide politique - et pour la prise de conscience de la lutte la lutte à mener contre les génocidaires, qui sont les complices des politiques de restructuration économique directement liées au néo libéralisme d’aujourd’hui.

Dans les années 70 les Argentins (et les Chiliens) se considéraient plus proches de l’Europe que de l’Amérique latine. Maintenant, après la répression militaire, la généralisation de la misère et la montée des protestations indiennes, ils savent qu’ils sont latino-américains.

Définition du régime actuel :

“ Kirchner accorde une attention excessive à la défense des droits de l’homme lorsqu’on parle du passé, mais sa politique économique continue de condamner à la famine des millions d’habitants du pays, et de peupler les prison de prisonniers politiques.” (OSL, journal, En la Calle, 04-XII.05)

Réalité quotidienne du régime actuel :

Le futur est aujourd’hui : ce sont nos enfants

La faim est un crime. Il faut l’arrêter. Nécessairement. Parce notre pays ne manque pas de nourriture, ni de plats, ni de mères, ni de médecins, ni d’instituteurs, ce qui manque, par contre, c’est la volonté politique, l’imagination institutionnelle, la compréhension culturelle et les désirs de construire une société d’êtres humains qui assure à chaque enfant argentin les possibilités vitales de se développer sainement et de pouvoir grandir dignement.

70 % de la population totale du pays a moins de 18 ans, c’est-à-dire que neuf millions et demi d’enfants se trouvent dans la misère. La moitié ne mange presque plus. Plus de cent enfants meurent tous les jours - moins de 5 ans -, à cause de la pauvreté.

Quand nous parlons de mortalité infantile, nous ne devons seulement inclure les enfants conduits vers la mort, mais aussi les enfants handicapés - pour toujours - physiquement, intellectuellement et émotionnellement avant l’apparition du langage. (texte complet dans Argentine info N° 3) »

Extrait de « La faim est un crime, disons assez !!!!, l’Union des travailleurs de Presse de Buenos Aires (UPTBA) et la Fédération latino-américaine de journalistes (FELAP), adhérent et souscrivent à la campagne du Mouvement national des enfants du peuple : « La faim est un crime [23.01.06] »

Commentaire :

Le discours prometteur du début du XIX siècle de Bolivar et autres « libertadores » était une copie conforme du schéma des droits de l’homme US et de 1789 : c’est-à-dire développement de la bourgeoisie en écrasant les pauvres.

En Amérique et en Argentine (le culte d’Auguste Comte de « Civilisation et progrès » au Brésil, l’application des théories de Lombroso sur les délinquants et les anarchistes aux Indiens au Pérou et ailleurs), le résultat de l’influence de la gauche européenne a été le génocide des Indiens, puis celui des travailleurs syndiqués révolutionnaires.

Cette influence continue aujourd’hui avec l’assentiment de Green Peace, des verts, Atac, etc., [le Forum social de Porto Alegre de 2005 était financé par Petrobras - pollueur notable -, Wolswagen Brasil, une ribanbelle de banques, des églises protestantes, etc.] afin d’améliorer le capitalisme sur des interstices, des bribes d’espace, (par des lois qu’on est incapable de contrôler), tout en laissant crever la majorité des pauvres.

Le but pour lutter contre la misère ne peut être que tout, tout de suite, sauf si on œuvre pour le capitalisme.

Nouvelle donne

Soudainement le gouvernement a payé la dette au FMI en décembre 2005, alors que l’indigence - cent enfants meurent de faim quotidiennement, sans compter les handicaps incurables qui touchent des milliers d’autres mal nourris lors de la croissance - est toujours présente.

Ce faisant, il s’est placé du côté des affameurs, définitivement ?

Une nette cassure entre les mouvements en faveur des droits de l’homme est apparue, dont les retombées touchent les groupes de chômeurs, pour savoir si on justifie ou condamne le gouvernement actuel.

Deux attitudes qui changent le sens de l’anniversaire, en 2006, des trente ans du coup d’état du 24 mars 1976.

Rejet du passé, en exaltant les 30.000 disparus comme des héros, sans trop de référence au présent.

Lien entre la lutte des 30.000 disparus pour une société sans démantèlement des industries locales et le maintien de la pauvreté et l’indigence actuelle, alors que le gouvernement empochent des bénéfices juteux (impôts sur les exportations du soja (en partie - transgénique - et de gaz et de pétrole).

Une façon de voir la réalité déjà sentie juste avant le 24 mars 2004 par un journaliste engagé Aliverti dans « Encore présent » (Vigencias) :

Mercredi cela fera exactement 28 ans.

Dans les usines fermées et dans une industrie qui n’a jamais pu repartir ne serait que pour récupérer le niveau d’un pays en voie de développement étrangère, à cause de la combinaison de présence étrangère économique et de combines financières inaugurée par Martínez de Hoz n’a guère subi de contrecoups depuis ces 28 ans, le putsch est encore vivant.

Dans chaque idiot qui demande la répression pour en finir avec l’insécurité urbaine, comme si les causes du délit n’étaient pas structurelles et, une fois de plus, comme s’il s’agissait de régler les choses par le sang et le feu, le putsch est encore vivant.

Dans le fait qu’il n’y a pas une clase dirigeante d’âge intermédiaire avec des couilles et une efficacité patriotiques, parce que ses meilleurs cadres techniques et militants ont disparu et ont été assassiné, le putsch est encore vivant.

Dans chaque dollar de la dette, de cette dette impayable dont l’augmentation géométrique est née avec la dictature, le putsch est encore vivant.

Dans le retard scientifique et technologique de l’Argentine, parce qu’une énorme proportion de ses hommes les plus brillants n’a pas eu d’autre alternative que l’exil, dont la majorité n’est pas revenue, le putsch est encore vivant.

Dans la tête des gens stupides qui confondent les piqueteros avec l’ennemi, la même confusion qu’il y a 28 ans, le putsch est encore vivant. [...]

Dans le répugnant "je ne savais rien", alors que les camps de concentration s’étendaient dans tout le pays, il y a un rapport pas très éloigné du "ne m’emmerdez pas, je veux travailler", et là aussi, le putsch est encore vivant. [...]

Dans les hautes sphères ecclésiastiques qui ont béni les armes et les tortures, et les décharges électriques de 220 volts dans le vagin des femmes enceintes, si soucieuses - comme les monseigneurs et leur cortège d’hypocrites - du droit à la vie, le putsch est encore vivant.

Dans les mafias de la police, dont on ne veut pas voir l’origine, mais, certes, le développement pendant les années de la dictature pour se répartir le butin pris aux disparus, le putsch est encore vivant. [...]

Dans la perte de protection professionnelle, dans le travail précaire, dans la désarticulation du tissu social, des restes sortis tout droit des monstres de 1976, le putsch est encore vivant.

Dans chaque opprimé qui reproduit le discours de l’oppresseur, le putsch est encore vivant.

Cette brève liste pourrait être comparée avec une autre bien plus agréable, à partir de ce qui montre que le putsch est mort. Mais c’est celle ci qui doit alerter de façon permanente les secteurs les plus lucides de la société.

Et c’est cette liste qui devrait susciter quelque réflexion chez ceux qui croient que la mort du putsch est définitive et qui tombent dans le piège de la reproduction, avec des dehors rénovés, de l’idéal de ceux qui il y a 28 ans déclenchèrent la plus grande tragédie de l’histoire argentine.

(Aliverti Eduardo, Página 12, 22-III-2004)

Pour résumer la situation politique, le problème est d’accepter qu’une partie de la jeunesse des classes pauvres crève et soit handicapée, tout en continuant un développement (pétrole-gaz-soja) qui pollue le pays pour quelques décennies. C’est la vision des gouvernants et de tous les partis politiques de droite et de gauche argentins et étrangers, avec quelques vagues phrases sur de futures réformes jamais programmées et encore moins appliquées (style URSS).

Ou bien, tout ce schéma capitaliste à relents marxistes léninistes est balancé et la priorité est mise sur l’aide aux plus défavorisés et à la répartition des richesses, position de tous les groupes de défense des droits de l’homme (sauf groupe commandé par Hebe de Bonafini et piqueteros payés par le gouvernement) et des groupes horizontaux de piqueteros, et même de groupes marxistes léninistes (infidèles aux textes de Lénine et Staline, espérons que ça dure).


Sources CNT
 :

Les Temps Maudits N° 16 (2003), 19 (2004), 22 (2005).

Zibechi Raúl Argentine, généalogie de la révolte, ed. CNT-RP, 2004, 379, 16 €.

Syndicats officiels :

CGT officiel et CGT dissidente, proche des maffias bancaires et politiques. Quelques rares syndicats de base non pourris.

CTA (Confederación de Trabajadores Argentinos), en plein jeu politique opportuniste.

ATE (Asociación de Trabajadores del Estado), capable de mener certaines luttes longues pour plus de salaires, notamment dans l’enseignement.

Luttes intéressantes :

Deux tendances organisées à la base dans le métro de Buenos Aires et les chemins de fer ont organisé des grèves victorieuses contre la CGT en janvier 2005 (obtention de la journée de six heures et création d’emploi dans le métro de Buenos Aires).

Lutte et succès chez Telefónica - multinationale espagnole dépendant de l’Allemagne et de la France -a u début de l’année (blocage des lignes nationales et internationales pendant deux jours), pas de tendance syndicale apparente.

Lutte dans des hôpitaux et intervention musclée syndicale et patronale contre les grévistes.

Simeca (Syndicat Indépendant des MEssagers et “ CAdetes ” messagers à pieds) est apparu en 2000 et a eu une action importante durant les journées des 19 et 20 décembre (indication de présence policière, transport de médicaments, attaques frontales pour effrayer les chevaux de la police montée, etc.) un affilié tué par balle, Gastón Rivas.

Simeca est composé surtout de motards, une mouvance d’une centaine d’adhérents-militants, continue à chercher à être reconnu comme syndicat pour avancer dans ses revendications. En attendant en novembre 2005, il a obtenu de la ville de Buenos Aires que le 20 décembre soit reconnu comme le jour du motard. C’est un bel hommage, mais qui pue la démagogie péroniste (imité du marxisme léninisme) avec un calendrier dont chaque jour correspond à une profession, à une victoire du grand mouvement patriotique des travailleurs, dont le comité central veille pour le salut de tous.

Simeca a adhéré à la CTA et des informations précises seront fournies d’ici quelques semaines.

Groupes proches de la CNT :

Simeca (solidarité financière fournie, 150 € en 2004, 150 € en 2005).

OSL, Organización Socialista Libertaria, (solidarité financière fournie, 150 € en 2005), groupe anarchiste s’inspirant de la plateforme d’Archinov, avec une insertion dans les MTD (Mouvement de travailleurs “ Désemployés = chômeurs), les quelques restes d’assemblées de quartier et dans des sections syndicales combatives.

MUP Movimiento de Unidad Popular, forte présence dans des MTD dans tous le pays, avec un squelette organisationnel similaire à l’OSL, issu d’un groupe anarchiste en implosion Auca (rebelle, en langue mapuche).

La situation actuelle est la suivante : à une question sur la liste de la SIL - Solidarité Internationale Libertaire - de la NEFAC des Etats-Unis et du Canada sur ce que devient AUCA, voici la réponse de l’OSL :

« Ce n’est pas à nous de transmettre l’info mais depuis un an AUCA n’existe plus. Elle s’est dissoute à la demande de ses membres qui ont décidé que ce nom ne soit plus utilisé. Le mouvement d’unité populaire (MUP) s’est divisé en deux, l’un formé par le Front Populaire Darío Santillán et l’autre qui n’en fait pas partie. Des militantes de l’ex AUCA de Buenos Aires ont formé le collectif Rojo y Negro et actuellement ils militent avec l’OSL. Avec des camarades de l’ex AUCA de la ville de La Plata et l’OSL nous avons proposé une coordination nationale avec les camarades des provinces de Neuquén, Córdoba et Entre Ríos. (23.01.06)

* * *

Chili : un pays très manipulé par les médias ; quelques luttes chez une partie des mapuches dans le sud, dans le bâtiment et chez les dockers.

Peu d’implantation libertaires constante, mais beaucoup de groupes, avec l’OCL Organización Comunista Libertaria, qui semble isolée.

Bolivie : situation paysanne et minière explosive.
Grande méfiance des communautés paysannes envers le MAS (jeu de mots sur PLUS et en même temps le sens de Mouvement vers le socialisme) d’Evo Morales.

Un mouvement anarchiste récent présent dans la lutte.

Paraguay : colonie brésilienne, corruption et exploitation sociale séculaire.

Pas de présence libertaire (si ce n’est des individus, plus ou moins nombrilistes).

Uruguay : le plus petit pays d’Amérique du Sud, avec en gros les mêmes problèmes qu’en Argentine et un gouvernement prétendument de gauche.

Deux organisations anarchistes à tendance ouvriériste sans rapport entre elle : la FAU et l’OLC (Organización Libertaria Cimarrón = rebelle), plus visible à Montevideo (appui au squat du Galpón de Corrales).

Brésil
 : le plus grand pays latino-américain, de langue portugaise, avec une multitude de problèmes sociaux en suspens depuis le coup d’Etat organisé par l’armée et la CIA en 1964 et l’invention des commando de la mort, intériorisés ensuite surtout au Guatemala et en Argentine.

Les bidonvilles gangrenées par le trafic d’armes et de drogues, la guerre des gangs, organisés d’en haut pour endormir les pauvres, les conflits agraires, se combinent au néo libéralisme arrogant.

De nombreux groupes libertaires existent avec des implications plus ou moins profondes avec les travailleurs et les précaires. Les principaux sont la FAG (Federação Anarquista Gaucha) de Porto Alegre qui anime une fédération de recycleur d’ordure, Luta social de Campina dans l’état de São Paulo et la FARJ (Federação Anarquista de Rio de Janeiro). Les contacts entre eux sont difficiles.

ACTUALITÉ

Tartagal, le pont révélateur de la misère-indigence.

General Mosconi et Tartagal sont deux villes phares de la lutte des chômeurs et également à l’origine - avec les travailleurs de Patagonie - de la tactique du blocage des voies de communication (voir le livre de Raúl Zibechi édité par la CNT).

On pourrait croire que depuis 1998, pour limiter la combativité de la base, les autorités auraient pris de mesures pour résoudre es problèmes basiques.

Un reportage de Cristian Alarcón dans Página/12 du 30 janvier 2006 - Voyage à une contrée où un pont s’est écroulé : à Tartagal, en plus de l’isolement à cause de l’inondation, la misère domine tout le monde -a des traits de reportages ethnologiques : “ La politique du gouvernement de Juan Carlos Romero [gouverneur de l’Etat de Salta, caméléon politique], accusent les habitants, a consisté à les marginaliser. C’est pourquoi le pont [qui unit la région à la capitale Salta] a été si longtemps laissé sans entretien. C’est pourquoi les routes et les chemins du département sont parfois en plus mauvais état qu’un champ inondé dans la province de Buenos Aires. “

Le chômage touche 45 % de la population active, avec des pics plus élevés dans des zones comme Aguaray. Au total 200.000 personnes vivotent entre le chômage, le manque d’au, de médicaments et d’hygiène. Et plus que tout autre, les communautés indiennes wichí-chorote souffrent de la misère. « Dans leur région la mortalité est de 22 pour mille, presque le double que la moyenne du pays en 2004, et beaucoup plus que les 16,4 pour mille de la province de Salta en el 2003. »

Le journaliste explique que la famille du gouverneur a le monopole des médias et qu’aucune information sur la gravité de la situation n’a été donnée jusqu’au 20 décembre. Le gouverneur Romero a tout fait pour que les autorités ne puissent avoir de contact avec les piqueteros. Des policiers ont matraqué et tiré avec des balles de caoutchouc et arrêté 26 personnes le. 25 XII (indymedia).

Le maire de Tartagal commente que « Tout a commencé dans les années 1990, lorsque YPF (Yacimientos Petrolíferos Fiscales) ont été privatisés avec Repsol. La premières structure a craqué a été le niveau social et économique, le travail. Les piquets sont apparus alors. Aujourd’hui c’est l’infrastructure qui s’écroule. Avant YPF effectuait l’entretien. Durant dix ans, personne ne s’en est soucié. L’abandon nous a conduite à une situation limite.”

Le reporteur décrit les conditions de la mort d’une enfant wichí. Leonor eut le 25 décembre des vomissements et la diarrhée. Au dispensaire, on lui a fait des piqûres, mais les médicaments manquaient à cause de la chute du pont, la route inondée n’a pas permis d’arriver à l’hôpital de Tartagal, et en plus les fournitures d’eau, d’électricité et de téléphone sont tombés en panne fin décembre.

A Aguaray, environ 11.000 habitants, les gens disent que le chômage dépasse 50 % et est le plus fort de la région. « Presque tous les ex employés d’YPF ont touché leurs indemnisations, en les gaspillant dans des boutiques et qui ont vite saturé le marché pas très prospère. Maintenant ils survivent dans l’indigence et l’abandon. On voit des gens qui avant avaient une voiture et qui maintenant zigzaguent biturés dans les rues. On voit l’injustice qu’alors que la raffinerie de la ville alimente en gaz la Bolivie, le Chili et une bonne partie de l’Argentine, nous n’avons pas de gaz !, se plaint Silvio Faur, de 26 ans. Il fait référence à Refinor, l’usine de Campo Durán et au reste des entreprises privées qui se sont emparées des ressources minérales de la zone : Tecpetrol, Panamerican Energy, Pluspetrol et Compañía General de Combustibles. Nous avons la digue donnant de l’eau à la province et nous n’avons pas d’eau et nous voyons les grands propriétaires qui déboisent et rasent pour semer du soja et des haricots pour l’exportation. Rien ne reste ici et les gens d’ici ne sont pas embauchés »

Ce tableau descriptif du néo libéralisme est à compléter avec ce fait d’indymedia du 10 février. « Cinq femmes de Tartagal, Salta, ont été arrêtés durant cinq jours parce qu’elles avaient bloqué une voie d’accès utilisée par des entreprises pétrolières. Elles ont été libérées le 1 février à 17 h., mais trois d’entre elles : Sara Juárez, Marlen Monteros et Alicia Barraza sont accusées officiellement de "obstacle sure la voie publique".

Un flic tué, cinq blessés par balles lors d’une manif de protestation contre l’arrestation d’un dirigeant syndical, à Las Heras (Patagonie)

La télévision et la presse ont couvert abondamment cet incident, loin d’être clair. Comme par exemple l’assassinat d’un cousin de ce syndicaliste annoncé, mais non confirmé. Visiblement les autorités ne veulent pas grossir le fait que des chômeurs soient armés et prennent l’initiative de tirer sur la police ; non moins clairement, il est tout à fait possible qu’une partie de ces piqueteros armés aient manipulés pour créer un incident dans la province dont le gouverneur a été des années durant le président actuel.

Dans cette ville de 10.000 habitants dépendant de l’industrie pétrolière, centre d’un noeud routier, coupé depuis le 26 janvier, par les employés de la multinationale Repsol (pétrole et gaz) et d’autres entités étrangères, une manifestation contre l’arrestation d’un syndicaliste réprimée par la police a causé un flic tué (dans des circonstances confuses pour le moment), cinq blessés par balles et dix personnes contusionnées.

L’arrestation de Navarro, d’un secteur syndical dissident et membre du Parti ouvrier, alors qu’il parlait en direct sur une radio locale, entraîna une manifestation d’un millier de personnes (10 % des habitants). Et il a été libéré.

La version officielle est contredite par une élue municipale du parti du président Kirchner qui indique que la police refusa de dialoguer avec les manifestants et tira avec des balles de caoutchouc. Le parti ouvrier parle de manipulation policière et rappelle que les policiers de Las Heras ont réprimé une manif il y a un an et demi à coup de matraque d’où avortement subit au quatrième mois de la fille de l’ouvrière Karina Saudo. Il ajoute également que cet incident peut permettre au gouvernement de ne pas répondre aux revendications des travailleurs.

Celles-ci concernent l’augmentation du minimum non imposable déduit des salaires supérieurs à 1800 pesos. Du fait des dernières hausses de salaires, une partie importante des travailleurs de Patagonie paient maintenant des impôts. Une mesure spéciale est demandée au gouvernement pour maintenir le pouvoir d’achat de ces travailleurs.

Une autre demande est que les multinationales pétrolières cessent d’embaucher avec un contrat du bâtiment au lieu de celui du pétrole, d’où des salaires inférieurs. (Página 12/ 08.02.06)

Les nombreuses descriptions de la ville en font le contraire de Tartagal. Après une chute de 20.000 à 10.000 habitants avec la privatisation d’YPF, une vague de suicide en 2000-2001, l’augmentation des prix du brut entraîne une reprise de l’embauche, avec une arrivée de population du Nord. Les salaires sont élevés et une trentaine de cabarets sont en plein boom.

Industrie du papier : manif populaires contre une future pollution évidente et collusion multinationale et gouvernement uruguayen (avec pas mal d’ex tupamaros marxistes léninistes) et inertie du gouvernement argentin

Il existe déjà des usines à papier en Argentine, notamment une à Alto Paraná, avec une technologie semblable à celle qui sera utilisée à Fray Bentos. On remarque un « état lamentable du fleuve, où les poissons ont disparu, les oiseaux brillent par leur absence et où l’ai à une odeur d’œuf pourri », selon Carrere, un universitaire et écologiste argentin. Un journaliste est allé sur place, les localités de Puerto Esperanza, Puerto Libertad et Wanda, environ 40.000 personnes. Les informateurs demandent à ce que leurs noms ne soient pas cités parce qu’ils ont déjà été menacés. Les arbres produisant des agrumes donnent des fruits « avec des petits points noirs, les mandarines sèchent ... deviennent stériles ... quand le vent du nord souffle, on sent fortement une odeur nauséabonde ». Quant aux habitants, les maladies respiratoires ont nettement augmenté, ainsi que celles de la peau et différents types de cancer... Les médecins n’en parlent pas ...le ministère de l’Ecologie n’a jamais fait d’étude. » (Página 12/ 07.02.06)

A Córdoba les salaires chez Renault ont augmenté de 57%

Les travailleurs de l’usine d’automobiles Renault ont négocié avec l’entreprise une amélioration de salaire de 57%. A partir de janvier le salaire de base de la catégorie inférieure a été fixé à 1.815 pesos, selon le syndicat des Mécaniciens (SMATA).

Avec cet accord, le revenu minimum dans l’usine sera de 2.075 pesos mensuellement, vu des sommes supplémentaires. L’entreprise accordera deux autres améliorations pendant l’année et en décembre ce salaire attendra 2.330 pesos.

Les 700 travailleurs, environ, de l’usine installée dans le quartier Santa Isabel, à Córdoba, appliquaient un "plan de lutte", avec des débrayages partiels, comme protestation contre le niveau de leurs salaires. Jusqu’à maintenant, la catégorie la plus basse avait une rémunération de 1.175 pesos. D’après les syndicalistes, elle était inférieure aux sommes versées dans les autres usines automobiles du pays ; La nouvelle mesure rétablit l’équilibre.

Actuellement, la compagnie produit 170 véhicules par jour des modèles Mégane, Kangoo et Clio. Elle fournit le marché national et exporte au Brésil et au Mexique.

Hebe de Bonafini par elle-même

Le portail de Lavaca vient de publier une interview aigre douce de cette personne (que nous n’apprécions pas : trop de consignes stériles par le passé, trop de formules insensées - vives les attentats de l’ETA, vive la destruction des tours de new York -, trop d’histoire d’argent)

-Pour nous l’essentiel est qu’il [le président Kirchner] dise que nos enfants sont ses camarades. C’est très fort. Et que nous sommes ses mères. Qu’il dise cela est plus important que la récupération de la Escuela de Mecánica de la Armada [un des grands centres de torture]. Mais il y a en outre les autres actions qu’a faites le président : quand il paie la dette du FMI. J’ai parlé avec des personnes du Venezuela, avec des gens de partout, et ils m’ont dit : c’est bien de payer, pour être indépendant du FMI. Là j’ai compris.

- Mais Hebe...

- Et je t’explique que je vais le comprendre si l’argent qu’on n’envoie pas au Fonds, on le place dans quelque chose pour résoudre la famine et le chômage. C’est pourquoi nous le demandons tous les jeudis sur la Place : Distribution de la richesse maintenant (les Mères ont remplacé ce slogan au précédent “Pas de paiement de la dette externe”).

- Quand sera “maintenant” ? Vous savez que les “maintenant” que promettent les gouvernement sont un peu inclassables.

- Maintenant c’est maintenant. Il ne faut pas attendre, les gosses continuent à mourir de faim. Il ne me semble pas que tout soit aussi mal qu’avant : il y a plus de travail dans le bâtiment, par exemple, les maîtresses de maison touchent une retraite et je trouve cela merveilleux ; ceux qui ont 70 ans avec une simple démarche peuvent toucher une pension qui n’existait pas auparavant [existait dans l’Espagne franquiste et la monarchie hollandaise depuis les années 50]. C’est également formidable que les latino-américains, tous nos compagnons des pays voisins puissent avoir des papiers. Si nous ne savons voir alors que ce président est différent, que c’est un nouveau moment politique, que l’unité latino-américaine est une possibilité, que faisons-nous ? Les accords avec Chávez, ces gazoducs impressionnants de 8.000 km [...]

Il me semble que ce que fait ce président n’a rien à voir avec le réformisme et que c’est une transformation. Il n’est pas socialiste, certes. Mais il est en train de transformer les choses pour le socialisme. Je le répète : chaque pays est distinct. Fidel est une chose, une révolution incroyable. Chávez a fait une révolution, et grâce aux votes. Les gens ont voté pour un révolutionnaire, un type qui dit qu’il n’a pas mis ses armes sous son lit, mais qu’il les a à côté. Evo Morales, un indigène qui est arrivé aussi par les votes : c’est inattendu. Qu’ils se réunissent pour avoir des projets en commun montre, à mon avis, qu’ils se passe quelque chose que nous ne pouvons négliger, au-delà du fait qu’il y a encore des choses [désagréables] qui ont lieu. Nous continuons à demander la distribution de la richesse, nous voulons savoir où elle est et qu’on fasse des choses avec.

Je peux parler avec le président avec une très grande cordialité, confiance. Je lui dis
Beaucoup de choses et il medit : “ Grondez-moi, ça me fait du bien que vous me grondiez, vous êtes comme ma maman”. Qu’un président me dise ça... C’est pourquoi nous continuons à critiquer et à dénoncer et que nous recevons des dénonciations afin que nous les portions. On nous dit : Mères, dites ça, protestez, réclamez.

- Mauvais symptôme, ces gens ont peur de parler, ou bien elles voient que leur demande est inutile si ce n’est pas vous ou quelqu’un comme vous qui l’a faite ?

- Je ne sais pas, mais je viens d’appeler à Tartagal quand on a mis des gens de Mosconi en prison. J’ai traité de tous les noms le commissaire, et je l’ai averti que j’allais venir. Finalement ils ont été relâchés.

Commentaires :

a) mégalomanie + croyance au père Noël = grande naïveté (frisant le crétinisme).

Application : le camarade Montant (d’après les mémoires de Simone Signoret) fait des récitals dans les pays de l’Est, voit Kroutchev, Tito, discute librement de tous avec eux. Qu’ils sont sympas ! Et les pays de l’Est sont dans le Komekom, leur production et le bien être progressent. Les problèmes des dissidents sont des détails passagers. Le capitalisme va être enfoncé.

Autre application : l’édito de 1981 de la revue Autogestions sur l’élection de Mitterand, c’est tout juste si certains collaborateurs n’annoncent pas le socialisme universel. Là encore, la foi religieuse, comme les cadeaux du père Noël pour un niveau mental de 6 ans, apparaissait chez des intellos à bac + 5 ou 8.

b) Quant on fixe le périscope sur les politiciens et pas sur les travailleurs exploités, on est sûr de faire naufrage.

Contre Hebe

Luciano (voir Argentine info N° 3) réitère avec : “Le “Gouvernement ami des Mères” avec les travailleurs.” (Indymedia, 05.02.06).

Comme nous le savons tous, les salaires sont très élevés en Argentine et c’est pour ça que la nourriture augmentent plus que l’année dernière, d’après Clarín (canard de droite) du dimanche 5, le “Gouvernement ami des Mères” a pris une excelente resolucion : eviter à tout prix que les salaires augmentent de plus de 20 %, car, nous le savons tous, ce sont les salaires élevés qui font que les prix s’envolent, pas les bénéfices patronaux. [...] Le “Gouvernement ami des Mères” fit les plus grands efforts pour que l’Argentine n’ait du pétrole et du gaz que pour 9 ans ; dans 15 ans, faudra-il en réimporter ? [...]

Je propose donc de créer le “Jour national du Lèchecul” et d’organiser un grand hommage à Hebe et aux Mères de place de Mai pour saluer le “Gouvernement ami des Mères”.

Moins de pauvres, mais davantage d’inégalité

Les dernières statistiques sont intéressantes. Pour le troisième trimestre 2005 une énorme augmentation du fossé des revenus entre riches et pauvres a surgi : les 10 % les plus riches de la population touchent 31 fois plus que les 10 % les plus pauvres. La différence était au second trimestre de 25, chiffre qui améliorait le dernier pic d’inégalités (30) en mai 2002, avec le président Duhalde, en temps de crise.

Cette augmentation de l’inégalité est la plus importante depuis mai 1994, souligne le rapport. Jamais, même pas pendant la décennie de Menem, le fossé n’avait été aussi profond ».

Par contre, entre le premier et le troisième trimestre 2005, avec le critère d’une heure de travail (indiqué au début de ce numéro) la pauvreté s’est réduit de 38,5 % de la population à 34 %. Ainsi, durant cette période, 1.670.000 personnes ont dépassé la ligne de la pauvreté. L’indigence, de son côté, est tombée de 13,6 % à 12,5 %, avec environ 700 mille personnes en moins.

Malgré ces nouveaux chiffres, il demeure encore en Argentine 12,9 millions de pauvres et 4,4 millions d’indigents.

Le paradoxe d’un pays moins pauvre et plus inégalitaire s’explique du fait que l’Argentine a un taux de croissance de 9 %, seule la Chine fait mieux. Comme le gâteau grossit, la part des riches est plus succulente. Cette croissance à la chinoise entraînent pour de nombreux chômeurs des emplois précaires, peu rémunérés (au noir, ce que ne dit pas l’article, et donc archi provisoire).

Le journaliste se permet quand même, de se demander que se passera-t-il quand on n’aura plus une croissance de 9 % ? « Comment faire pour que les familles qui émergent de la ligne de la pauvreté parce qu’elles du travail, ne replongent pas dedans à cause de l’inflation ? La réponse est dans la recherche de l’équité. La reforme des impôts est une voie. Dommage que le gouvernement ne s’y lance pas. Página/12 10.02.06.

Cambriolage révélateur

« L’art de la fugue après l’assaut d’une banque » est un titre donné par Página 12 aux braquages du 13 janvier 2006, à Acasusso (banlieue de Buenos Aires). Quatre cambrioleurs ont pris 23 otages (divisés en trois groupes à trois niveaux différents, pour éviter une attaque surprise) pendant sept heures, en simulant une libération programmée avec plusieurs centaines de flics cernant le quartier et en disparaissant avec leur butin (600.000 pesos du coffre de la banque et le contenu de 145 coffres privés - de la bourgeoisie locale - choisis parmi une centaine d’autres).

Les assaillants étaient lourdement armés, dans la trentaine, et manié un vocabulaire militaire, voire policier, et en plus ils ont été filmés à leur entrée, avant de mettre leur cagoule. Les déductions de tout néophyte en flicaillerie tendent à faire l’inventaire des photos de membres de commandos et de flics en activité ou pas et de les comparer avec celles des personnes filmées à la banque, pour tirer une liste de suspects. De plus, les informations dont disposaient les cambrioleurs (canaux souterrains récents, alarmes non fonctionnelles de la banque), leur matériel (outils puissants pour ouvrir les coffres, zodiac particulier avec moteur hors bord pour s’échapper dans les canaux souterrains) supposent une « professionnalité » déjà mis en œuvre.

Or Página 12 du 5 février annonce que les photos prises durant le cambriolage sont flous et que le juge chargé de l’enquête et la police n’ont toujours pas identifié le moteur et le zodiac ni trouvé de traces sur les outils abandonnés par les voleurs.

Commentaire : plus que « l’art de la fugue », ce cambriolage est révélateur de « l’art de la corruption ». Les policiers en exercice, sans doute pour laisser du temps à leurs collègues, du même corps ou des forces armées, en cavale comme cambrioleurs, ne dévoilent pas leur identité à interpol.

Le gouvernement, si actif pour rembourser la dette au FMI et faire des effets d’annonce - sans suite dans la majorité des cas - contre la corruption et pour accélérer la justice, reste muet, comme pour les gosses qui crèvent.

De nouveaux casques bleus argentins (510) pour Haïti (Página12, 10.02.06)

Depuis 2004, le gouvernement (Kirchner) maintient une présence militaire, avec les USA, le Brésil, le Chili, etc., sans grande protestation des organismes dits critiques.
Et l’indigence dure aussi bien en Argentine qu’en Haïti.

Tradition judéo-chrétienne bien enracinée en Argentine

J’ai lu un joli livre, typographiquement parlant, sorti par la Coopérative Chilavert imprimerie récupérée et gérée par ses travailleurs, rue Chilavert 1136, Buenos Aires. Le sujet est l’extermination des Onas (Indiens du sud de la Patagonie) par Inda S. Enrique (El exterminio de los Onas, Buenos Aires, Cooperativa de Trabajo Cultural y Educativa Cefomar, 2005, 150 pp. [impreso en Cooperativa Chilavert Artes Gráficas imprenta recuperada y gestionada por sus trabajadores Chilavert 1136, Buenos Aires])

La citation liminaire me plaît “[les fonds destinés à la conversion des Indiens par les autorités civiles] et dans la Terre de Feu ce fait a eu lieu : que ces tribus n’ont plus où aller, n’ont plus de quoi vivre ; parce qu’elles sont pourchassées par les colons qui en sont arrivés parfois à offrir une livre sterling par indien tué, d’après des rapports oraux reçus sur place.”

Discours d’Amancio Alcorta, à la session du 24 novembre 1899, à la Chambre des députés de la nation.

L’auteur remarque que “Avec des différence de degrés, les pires coutumes du régime espagnol ont continué en dépit aspects républicains et démocratiques des nouveaux Etats [latino-américains].” p.3.

Et même si les différentes constitution argentine ont souligné les droits des Indiens à la liberté et au respect, elles n’ « ont pas sauvé les indigènes de la margination, de la spoliation et de la pauvreté, comme on peut le constater jusqu’à aujourd’hui dans les communautés de Neuquén, Chubut, Río Negro, Chaco, Jujuy, Salta, Formosa et Misiones. Tout cela en pleine année 2005 ... !” p. 8.

Le livre est composé à partir de notes de fonctionnaires (dépourvus de budgets, de religieux peu capables de se faire entendre). Les Onas ou selknam vivaient dans la pampa patagonne des la chasse des guanacos. L’irruption de colons s’appropriant de leurs terres, les délimitant avec des barbelés bouleversa l’habitat et les habitudes des selknams.

Tant en territoire argentin que chilien, ils devinrent des intrus incapables de se défendre contre les carabines, incapables de retrouver leurs sources d’alimentation. Comme ils avaient des femmes, mais pas les colons, celles-ci étaient enlevées ou soumises à la prostitution. Un rapport de religieux mentionne pour mars 1896 (80 ans avant le déclenchement de la dictature militaire) ces enfants arrêtés par la police avec leurs parents : 10 mineurs entre 10 y 15 ans, 13 entre 5 y 10, 13 entre 2 y 5. (p. 50 ; sans doute pour les livrer à la prostitution enfantine et à la domesticité). Les forces armées argentines ont une longue histoire de disparition d’enfants de détenus !

Ça pourrait être pire

Guatemala douze cadavres avec des marques torture trouvé dans la capitale

"Il y a eu une augmentation de mille % de cadavres avec des signes de torture. En 2004 20 et en 2005, 218” a déclaré le responsable des droits de l’homme, Sergio Morales.

Morales explique que "la moyenne des morts suite à des violences pendant la guerre civile était de 4,166 par an, mais en 2004 il y a eu 4.507 assassinats et l’année dernière 5,338". Página12, 10.02.06

Pour le N° 5, le Mocase, le point sur les procès des génocidaires

(fin de rédaction 13.02.06)